Centres de données

Le RPC dans les centres de données

Nancy De Clerck Nancy De Clerck 3 mai 2021

Dans la nuit du 10 mars 2021, un incendie a complètement ravagé l’un de quatre centres de données exploités par OVH à Strasbourg. Les conséquences ont été immédiates pour leurs clients, avec des coûts de réparation énormes pour l’opérateur. Pourtant, de tels incendies ne sont pas rares, chacun rappelant l’importance d’une infrastructure de câblage retardatrice de flamme pour mieux protéger les occupants du bâtiment, les équipes de secours et l’équipement technique.

Le pire cauchemar des centres de données

L’hébergeur de services dans le Cloud OVHcloud possède 27 centres de données à travers le monde, dont 15 en Europe. L’incendie déclaré sur son site de Strasbourg a complètement ravagé l’un d’entre eux et touché 4 salles sur 12 d’un bâtiment adjacent. Pendant cet incident, plus de 3,6 millions de sites web et 464 000 domaines sont devenus inaccessibles.

Et ce qui est arrivé à OVHcloud n’est pas un cas isolé. Les exemples de centres de données qui se sont enflammés ces dernières années sont nombreux, malgré les systèmes de détection sophistiqués en place. En avril 2012, un incendie dans un centre de données de l’opérateur télécom néerlandais Vodafone, à Rotterdam, a privé de réseau un million de clients. En janvier 2015, Amazon a vu l’un de ses centres de données à Washington DC complètement réduit en cendres. Et une année plus tard, un incendie similaire a provoqué une panne géante chez Delta Airlines, laissant de nombreux passagers sur le carreau et entraînant des pertes estimées à 150 millions $ pour la compagnie aérienne.

L’effet poudrière

Plus de 100 pompiers ont été nécessaires pour maîtriser l’incendie de Strasbourg dans le centre de données de 4 étages et éviter qu’il n’engloutisse la totalité du site. Heureusement, aucun d’entre eux n’a été blessé au cours de cette opération. Malgré leur intervention rapide, l’incendie a pu rapidement se propager, en partie du fait de la chaleur générée par les salles de serveurs.

Mais les centres de données ne renferment pas seulement des racks de serveurs et des systèmes de refroidissement et de détection. Des kilomètres de câbles cuivre et fibre optique garantissent la circulation constante de paquets de données vers et depuis les serveurs.

En cas d’incendie, les câbles peuvent contribuer à propager rapidement les flammes d’une salle à une autre et leurs matériaux combustibles peuvent allumer des feux secondaires sur leur parcours. La toxicité des fumées produites ne cause pas nécessairement de victimes car les centres de données comprennent peu d’occupants, mais l’émission de fumées opaques peut compliquer et ralentir les opérations de maîtrise du feu. De plus, les gaz corrosifs libérés pendant la combustion peuvent endommager l’équipement électronique et électrique.

Bien que la cause exacte de l’incident chez OVHcloud soit toujours en cours d’investigation, il montre une fois de plus que le risque d’incendie dans les centres de données est bien réel, malgré des systèmes sophistiqués de détection anticipée.  C’est pourquoi, il est absolument crucial de choisir des câbles avec des performances incendie supérieures pour tous les bâtiments, y compris les centres de données. Dans l’UE, les performances de réaction au feu sont stipulées et classifiées dans le Règlement des Produits de Construction qui établit des normes pour les câbles de communication, d’alimentation et de commande destinés à une installation permanente dans les bâtiments et autres ouvrages de génie civil.

Le Règlement Européen des Produits de Construction

Le Règlement des Produits de Construction (RPC) est entré en vigueur en juillet 2017. Il impose des règles harmonisées pour le marquage de ces câbles dans l’UE et donne un langage technique commun pour évaluer et déclarer la réaction au feu d’un câble, conformément à EN 50575. Concrètement, cela signifie que pour lancer un produit sur le marché, un fabricant doit rédiger une Déclaration de Performance (DoP) qui identifie le câble, son utilisation prévue et ses caractéristiques de réaction au feu, sur la base d’un test et d’une certification effectués par un organisme notifié. Après cette étape uniquement, les câbles pourront porter le marquage CE de conformité RPC.

Comme pour toutes les règlementations européennes, le RPC s’applique dans tous les États membres. Mais malgré cette volonté d’harmoniser les spécifications nationales et locales à travers l’UE, tous les pays n’imposent pas les mêmes niveaux de performances pour un environnement de bureaux donné. Néanmoins, la tendance générale est actuellement de spécifier par défaut des câbles de classe Cca et même B2ca, les classifications les plus élevées en termes de propagation de flammes et de libération de chaleur.

A propos de l'auteur

Nancy De Clerck

Nancy De Clerck

Nancy est Product Manager chez Nexans Cabling Solutions, en charge des produits Câbles et connectivité Catégorie 5e, 6, 6A et 7A. Elle a acquis plus de 20 années d'expérience dans le secteur commercial et technique, en particulier sur le marché des entreprises. Basée à Buizingen, en Belgique, Nancy est l'experte interne des questions liées au Règlement des Produits de Construction.

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