AIM : luxe ou nécessité ?

Le progrès technologique et l'augmentation des demandes entraînent des réseaux et systèmes de câblage de plus en plus complexes et hautes performances, ainsi qu'une hausse des CAPEX. Les systèmes de réseau IT jouent eux aussi un rôle de plus en plus déterminant. Les entreprises, en particulier dans les secteurs des télécoms, de la banque, du gouvernement, de la défense et des médias, attendent une disponibilité d'au moins 99 %. En quoi la solution de Gestion automatisée d’infrastructure (AIM) est-elle essentielle pour répondre à la demande et gérer ces secteurs ?

Théorie de l'évolution

Le progrès technologique est actuellement exponentiel. La capacité et la performance en matière d'alimentation, données et calcul ont augmenté de manière phénoménale, ce qui a entraîné une forte augmentation de la demande d'alimentation, de bande passante et de débit Internet. L'intérêt croissant dans des applications comme POE, IoT, le Cloud et Industry 4.0 fera encore grimper ces exigences. Ericsson prédit que 50 milliards d'objets connectés (IoT) se connecteront à Internet d'ici à 2020, tandis qu'IDC annonce un nombre beaucoup plus élevé : environ 212 milliards.

Dans cette perspective, quel est l'impact sur le modèle technologique utilisé pour la documentation et l'administration des systèmes et infrastructures de câblage ? Actuellement, pour assurer leurs compétitivité, productivité et croissance, les entreprises doivent non seulement se concentrer sur leur production mais également sur leur infrastructure de support IT. Il s'agit d'un point stratégique puisque c'est sur cette base que repose toute leur structure. Comme les interruptions et erreurs doivent être évitées à tout prix, la documentation doit être sans défaut et parfaitement à jour.

Une définition et une portée claires

Le concept de la solution AIM existe depuis plus de vingt ans. Bien que le nom ait changé au fil du temps (IIM, IPLM...), le principe fondamental reste le même : une documentation automatisée 100 % correcte de l'infrastructure de câblage et des équipements connectés. En raison d'un manque de cohérence, il n'a jamais été aisé de définir la portée d'une solution AIM pour un utilisateur final. De plus, il existe souvent un écart entre ce que font les systèmes AIM et ce qu'en attendaient les utilisateurs. Certains souhaitaient utiliser la solution AIM comme un outil DCIM, d'autres comme un outil de gestion de téléphonie IP/PBX et d'autres, enfin, comme une application d'administration de réseau.

Les temps changent

La situation évolue.  Des normes comme ISO 14763-2/EN50174-2 recommandent l'obligation de conservation de dossiers électroniques pour certains types d'installation, selon leur niveau de complexité, et l'enregistrement automatisé d'informations selon la complexité des opérations du système d'administration. Aujourd'hui, la norme publiée ISO/IEC 18598 a donné une définition claire des systèmes AIM.

Elle définit non seulement la portée d'AIM mais spécifie également les exigences qu'une solution d'administration doit remplir pour être qualifiée de solution AIM. Elle définit également des interfaces qui permettent à AIM de communiquer avec d'autres systèmes, en supportant des fonctions d'administration de bâtiment, telles qu'une détection d'intrusion améliorée. De plus, certaines solutions modernes offrent des avantages pratiques, comme la possibilité de réaffecter des ports inutilisés pour optimiser l'utilisation des ports et un routage automatisé.

Comment le marché s'est-il adapté ?

La résolution du problème de portée n'implique pas forcément la fin des difficultés auxquelles fait face AIM. Des méthodes de documentation traditionnelle, comme des tableurs, Visio, SharePoint et autres outils de documentation logicielle continuent d'être utilisés. Pourtant, ces outils de documentation ne garantissent pas l'efficacité et la précision à 100 % de la documentation de couche physique actualisée d'AIM.

Ici, l'expression « Le temps c'est de l'argent » peut être interprétée comme la capacité de diagnostiquer un problème et de le régler rapidement.  Les outils de documentation traditionnels (logiciels) augmentent le risque d'erreur, ce qui peut avoir de graves conséquences pour les entreprises : augmentation des coûts, perte de chiffre d'affaires, préjudice de réputation ou service client de mauvaise qualité. Le dépannage prendra alors beaucoup plus de temps, les périodes d'interruption se prolongeront inutilement et le déploiement et le test de transferts, d'ajouts et de changements seront extrêmement compliqués. Et ceci tout particulièrement quand les densités de ports et le nombre de connexions physiques augmentent.

Luxe ou nécessité ?

Plusieurs raisons sont avancées par ceux qui ne choisissent pas un système AIM. Le coût est-il justifiable ? Est-ce vraiment si important de gérer son système de câblage une fois qu'il est installé ? Pourquoi ne pas simplement compter sur une administration réseau basique ?

La norme ISO/IEC 18598 (en particulier les clauses 6 et 7) établit clairement qu'il est plus avantageux d'opter pour une solution AIM. Quels que soient le type et la taille des entreprises, les systèmes de câblage, la connectivité et l'infrastructure IT active représentent un investissement majeur qui se justifie par les opportunités de croissance du monde économique d'aujourd'hui. Un investissement dans un câblage structuré, des systèmes de câbles et équipements connectés peut représenter entre 5 % et 15 % du montant total des CAPEX. Si l'on considère les risques et coûts induits par une mauvaise administration du câblage et des équipements connectés, toute économie sur ces sujets serait une erreur.